Démocratie participative : un placebo ?
Cet été la municipalité de Bernay organisait une consultation sur l’aménagement du quartier de la gare. Résultats : 13 avis seulement ont été recueillis.
Sentiment des citoyens de ne pas être écoutés, consultés, désintérêt de la chose publique… Peut-on changer les choses ? Oui la démocratie participative : c’est le partage du pouvoir avec les citoyens. Il ne s’agit pas de remplacer les élus mais d’associer les citoyens aux prises de décisions et ainsi de les inciter à participer à la vie de la cité.
Trois exemples :
L’an dernier, à Rouen, une grande concertation a mobilisé les administrés. La question posée : la statue de Napoléon faut-il la laisser place du Général de Gaulle ou la remplacer par une grande figure féminine. Les Rouennais ont tranché : la statue restera à sa place initiale.
À Vernon, ville du ministre des Armées, la municipalité prévoyait de revoir le plan local
d’urbanisme (PLU). Au lieu de présenter un unique projet réalisé par un bureau d’études et voté par le Conseil municipal, la parole a été donnée aux administrés qui se sont prononcés massivement (7 000 participants aux deux tours) pour choisir entre trois projets proposés. Celui choisi a été le mixte entre deux options, équilibrant la place aux piétons, cyclistes et automobilistes.
Troisième exemple : à Lille, ville pionnière dès 1978, des conseils de quartiers ont été mis en place et regroupent élus, citoyens, et responsables d’associations. Objectif commun : dialoguer et proposer. En 1996, à l’initiative de Michel Falise, ancien recteur de l’Université catholique de la ville, a été créé le premier Conseil communal de concertation de France, l’ancêtre des Conseils de développement, assemblées devant être mises en place obligatoirement pour les collectivités locales de plus de 20 000 habitants.
Que faire ? Commençons déjà par appliquer la Loi au niveau de l’intercommunalité Bernay Terres de Normandie (ITBN). Depuis deux ans notre CODEV est en sommeil, le comité des partenaires pour la mobilité vient d’être lancé avec deux ans de retard…
Que suggérer pour accroître la crédibilité de nos élus ? Lorsqu’un projet est validé par les élus en concertation avec les concitoyens, il convient la fois de respecter les délais et l’enveloppe budgétaire.
Francis Viez